Ce mois de Janvier marque le temps d’une prise de recul sur les travaux du Think Tank Management du Futur d’Innocherche.

Après vous avoir fait un point sur l’état de la veille en matière d’innovation managériale, les différents constats organisationnels, pistes théoriques, retours sur expériences et premiers enseignements (à lire ici)…

Nous nous sommes posés à nouveau la question de notre vocation et de notre rôle au sein d’Innocherche.

 

1) Notre rôle, jusque-là, était d’accompagner la prise de conscience autour de la disruption digitale.

 

Aujourd’hui, tous les dirigeants, du moins ceux qui sont chez Innocherche, sont conscients qu’ils ne sont pas à l’abri d’une disruption potentielle voir probable…
Même les GAFA peuvent se faire disrupter… Nous l’avons vu avec l’industrie musicale et Apple par exemple avec Deezer et Spotify.

L’uberisation de l’économie est devenue un terme courant.

Plus largement la prise de conscience se fait même au niveau de l’état avec Emmanuel Macron et Axelle Lemaire. Au niveau du patronat avec le Medef qui multiplie les évènements autour du sujet…

Chez les agressés, disruptés, aucun acteur n’a réussi à redresser la barre :

  • Soit parce qu’ils ne font rien comme Kodak, l’industrie du cinéma,…
  • Soit parce qu’ils s’évertuent à pratiquer des recettes éculées comme dans l’automobile
  • Soit parce qu’il est encore trop tôt pour le dire : Accor, Microsoft, IBM ou même Apple

 

De plus tous les disrupteurs actuels sont de nouveaux entrants… Aucun groupe établi n’a été disrupteur sur son secteur à part peut-être Netflix (j’y reviendrai prochainement…).

1-Prise de CS

QUI VA VENIR JETER UN PAVE DANS VOTRE MARE ET VENIR MANGER VOTRE DÉJEUNER ?

 

 2) Que faire après cette prise de conscience ?

 

Nous l’avons largement évoqué lors des derniers collèges entreprise : il n’existe pas de recette

La bonne nouvelle : vous n’êtes pas les seuls à vous demander quoi faire !

Personne n’en sait rien…

Il y a ceux qui, tel un lapin au milieu de la route, sont éblouis par les phares de la disruption et restent immobiles.

Et il y a ceux qui s’agitent fébrilement, dans tous les sens. Pris par la frénésie du digital, ils pensent régler le problème :

  • Grâce aux Big Data car avec ces informations ils pourront mieux prévoir et anticiper ce qui va se passer… (predict &control… la solution à la complexité ?)
  • En créant une nouvelle ramification dans l’organigramme sur le digital et en embauchant un CDO (un nouveau silo… oui mais horizontal ?!?)
  • En créant un incubateur… ou plutôt, un accélérateur de startups (pour quelles meurent plus rapidement ??)
  • En faisant l’acquisition de startups (pour s’assurer que les anticorps de l’entreprise vont vider ces jeunes pousses de leur substance !)

2-Que faire

Tout cela est très bien car cela contribue à la prise de conscience mais certainement pas à la solution !

 

3) En effet, nous commençons à avoir une bonne compréhension du problème… mais pas de ses causes !

Les causes de cette disruption digitale et de son accélération résident déjà dans notre appréhension même du monde qui nous entoure.

Nous avons été éduqués, formés et nous avons bâtis nos sociétés sur une vision compliquée du monde : « c’est compliqué, mais une cause A produira un effet B ».

Or le vrai monde est COMPLEXE et non compliqué ! Nous ne pouvons prétendre prévoir quels effets pour quelle cause…

C’est ce que nous explique brillamment le Général Stanley A. McChrystal dans son ouvrage « Team of Teams ».

3-complique vs complexe

C’est le fameux effet papillon.

  • Nous l’avons vécu récemment avec Renault et le tract de la CGT qui a fait plonger l’action de 10 points.
  • Mc Chrystal reprend l’exemple du guitariste Dave Carroll qui a fait trembler United Airline avec une chanson suite à une mésaventure avec la compagnie aérienne.
  • C’est aussi l’exemple de la personne qui s’immole dans son petit village tunisien créant le fameux printemps arabe.

Le monde est incertain et imprévisible

 

4) La solution : ne plus chercher à prévoir mais à s’adapter à l’imprévisible…

 

Bonne nouvelle, il y a bien une solution !!!

Mais elle est aussi simple à mettre en oeuvre pour l’organisation que le fameux « lâcher prise » pour l’individu… C’est même son pendant !

Simple à dire et tellement complexe à mettre en pratique (complexe et non compliqué… vous avez bien suivi !)
Reprenons le Général Mc Chrystal et son Team of Teams.

4-s'adapter à l'imprevisible

 

Le monde, notre environnement et celui de nos sociétés va de plus en plus vite et est de plus en plus interdépendant… Notre monde est donc de plus en plus complexe !

Il faut créer des organisations adaptables et capables de réagir à des problèmes complexes (et non compliqués encore une fois…).

Pour permettre ceci, il faut disposer d’équipes ayant une conscience partagée et une exécution « empowered ». Il est toujours délicat de traduire le terme « empowered » puisque il inclut à la fois les notions d’engagement, d’autonomie et de responsabilisation et qu’il présuppose d’être averti et informé…

Nous pouvons considérer que les startups se créaient ainsi.

Et plus vous avez, dans la complexité de votre écosystème, des acteurs fonctionnant ainsi, plus cela contribue à l’accroissement de la complexité.

Team of teams

Nous avons donc un phénomène d’accélération et d’amplification de cette complexité.

La complexité vient fragiliser encore plus les systèmes rigides et l’incertitude, si elle n’est pas prise comme une donnée d’entrée, vient générer de plus en plus d’angoisses dans les entreprises (burnout, bore out,…) : il est urgent d’agir !

Et le digital dans tout ça ? Il vient contribuer à l’accélération de cette complexité, comme il accroît l’interdépendance et la vitesse de transmission de l’information, d’un côté. Et de l’autre, le digital facilite la collaboration de masse et le fonctionnement en « Team of Teams ».

Mc Chrystal met bien au centre de tout cela les notions de confiance et de but commun nécessaires à la moindre action car il est vain de vouloir chercher à contrôler les conséquences et résultantes de chaque action.

 

5) Vers l’entreprise résiliente

L’entreprise de demain sera donc celle qui sait qu’il va se passer des événements qu’elle ne pourra pas contrôler.

Elle devra donc être résiliente, c’est-à-dire :

  • Savoir faire face aux menaces imprévues
  • Etre capable de se reconfigurer face à une agression

Le contraire du « prédictif normé » qui a régné en maître durant l’ère de la 2ème Révolution Industrielle !

5-l'entreprise résiliente

 

Il est donc question d’état d’esprit, de « mindset » dans la prise de décisions autour de 3 piliers qui sont : le partage de l’information, la définition des rôles de chacun et le leadership.

Le Think Tank Management du Futur va donc maintenant travailler sur ce changement de paradigme vers l’entreprise résiliente.